Chamanisme

Sur les traces du Chamanisme …

MandalaLe mot « chamane » vient de Sibérie, « saman » en langue toungouse dans laquelle il évoque les bonds et pirouettes que fait le guérisseur de la tribu en virevoltant,  chantant, et jouant du tambour pour entrer en contact avec les esprits et leur demander d’intervenir dans la guérison d’un patient ou encore de lui faire connaître des informations précieuses sur des événements de sa vie.

 

Il désigne donc, pour l’homme occidental, un guérisseur, un sage, un homme possédant des pouvoirs inaccessibles à l’homme ordinaire , et capable de faire des choses hors du commun, notamment en matière de guérison, dont par exemple la transe.

La transe est un état de conscience modifiée, élargie, induit en autre par le rythme des tambours…

 

Pendant la transe, le chamane entre parfois en contact avec des êtres vivants sans corps physique appelés  « esprits » ou « alliés » qui séjournent dans des mondes parallèles, où l’être humain est appelé à pénétrer de façon passagère, ou plus ou moins définitive au moment de sa mort.
Le chamane est donc un familier de « l’au-delà » où il peut pénétrer et revenir à volonté.

Beaucoup d’ethnologues et chercheurs en sciences humaines sont d’accord pour dire que le chamanisme existait il y a 40 000 ans , et Mircéa Eliade considère que le chamanisme est très probablement l’ancêtre de toutes les religions et la façon dont les premiers élans spirituels de l’homme préhistorique se sont exprimés et structurés.

 

Actuellement, le chamanisme est encore pratiqué dans toute l’Asie du nord, en Mongolie, en Corée, en Chine, au Vietnam, en Asie du sud-est, aux philippines, en Australie, chez les Esquimaux, en Amérique du sud et chez les Amérindiens du Nord .

 

Le chamanisme ne représente pas seulement la pratique des guérisseurs et guides spirituels, il implique aussi une vision du monde que partagent les membres de la tribu dont on peut dire qu’ils sont « chamanistes » sans être chamanes.

Le chamane travaille avec les énergies subtiles de l’invisible pour veiller au bon équilibre entre les humains et aussi entre l’homme et la nature.

L’homme occidental, selon son degré de rationalisme,  de son ouverture d’esprit, ou de  son manque de repères spirituels transforme ces pratiques en caricature ou au contraire fantasme sur leur aspect « exotique » et « magique ».

Le chamanisme possède une base philosophique, une métaphysique et une psychologie d’une grande richesse, et avant tout, une approche ontologique de l’existence, de la vie, et de la matière.

 

Les connaissances sont de tradition orale, les disciples sont invités à les redécouvrir eux-mêmes à travers leurs propres expériences, par déduction. Leur formation peut s’étaler sur plusieurs décennies. Cette pédagogie empirique garantit l’authenticité des nouveaux chamanes.

Carlos Castaneda , anthropologue  sud-américain, a été entrainé dans une initiation chamanique pendant 30 ans et a écrit une dizaine de livres pour raconter ses aventures initiatiques et sa transformation progressive. Ces écrits, d’une grande richesse, puissant témoignage spirituel, sont une véritable « bible » du chamanisme.

Pour les chamanes, le principe Divin, le principe créateur de toutes choses, la clé du grand mystère, le « grand esprit » est à l’intérieur de nous.

L’univers est considéré comme éternel, sans commencement, ni fin, comme un mouvement permanent de transformation qui se nourrit de lui-même, « le serpent sacré ».

Le chamanisme est une vision du monde , une éthique de vie, un art de vivre accompagné de pratiques pour l’auto-guérison et la guérison énergétique, un fondement spirituel pour l’écologie , une méthode de développement personnel, « l’art sans limite de renaitre à soi-même »

 

 

Texte inspiré du livre « chamane » de Paul Degryse